La pratique avancée permet à des professionnels paramédicaux (par exemple, des infirmiers) d’exercer des missions et des compétences plus poussées, jusque-là dévolues aux médecins. C'est un nouveau métier, à la frontière entre médecin et infirmier(e).
La pratique avancée permet à des auxiliaires médicaux d’exercer des missions élargies et d’avoir, notamment, une activité clinique incluant la gestion de situations de soins complexes. La pratique avancée vise à :
- développer les compétences pour favoriser les évolutions de carrière ;
- améliorer la qualité des soins et des parcours de santé ;
- l’équité et l’accès aux soins des populations ;
- avoir une approche centrée sur la personne, son entourage et les besoins de santé des populations.
Vous pouvez devenir infirmier(e) de pratique avancée si :
- vous avez obtenu votre diplôme d’État d’infirmier(e) de pratique avancée ;
- vous justifiez d’une expérience d’au minimum trois ans ;
- vous exercez au sein d’une équipe de soins coordonnée par un médecin en secteur ambulatoire ou en établissement (de santé, médico-social ou hospitalier).
Vous devez être titulaire du diplôme d’État d’infirmier en pratique avancée conférant le grade de master délivré par une université accréditée.
La formation dure deux ans
Elle peut être plus courte pour les personnes bénéficiant d’une Validation des acquis de l’expérience (VAE) ou des études supérieures (VES) accordée par l’université.
La formation comprend des enseignements et des stages. Elle est organisée de la façon suivante :
- une 1re année de tronc commun permettant de poser les bases de l’exercice d’IPA ;
- une 2e année centrée sur un domaine d’intervention choisi par l’étudiant.
Quatre domaines d’intervention sont définis
- les pathologies chroniques stabilisées ;
- l’oncologie et l’hémato-oncologie ;
- la maladie rénale chronique, la dialyse, la transplantation rénale ;
- la psychiatrie et la santé mentale.
La formation peut être suivie après une expérience professionnelle ou dès l’obtention du diplôme d’État d’infirmier mais pour exercer, une expérience professionnelle à temps complet de trois ans est requise.
L’IPA suit des patients qui lui ont été confiés par un médecin avec son accord et celui du patient, au sein de l’équipe dans laquelle il exerce et sur la base d’un protocole d’organisation visant à préciser les modalités du travail en collaboration.
Dès lors, les IPA ont la responsabilité du suivi régulier des patients qui leur sont confiés et peuvent procéder à des actes :
- de dépistage ;
- de prévention ;
- de prescription d’examens complémentaires ;
- de renouvellement et/ou adaptation de traitements médicamenteux.
L'IPA revient vers le médecin lorsque les limites de son champ de compétences sont atteintes ou dans le cas d’une dégradation de l’état de santé du patient.
Le secteur ambulatoire :
- au sein d’une équipe de soins primaires coordonnée par le médecin (par exemple en maison ou centre de santé) ou de l’équipe de soins d’un centre médical du service de santé des armées coordonnée par un médecin des armées ;
- en assistance d’un médecin spécialiste, hors soins primaires.
Le secteur sanitaire ou médico-social ou dans un hôpital des armées au sein d’une équipe de soins coordonnée par un médecin.
Une aide de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes accompagne financièrement les infirmiers libéraux inscrits dans une formation d’IPA pour compenser leur perte de revenu via :
- une indemnité forfaitaire du temps de formation : 10 600 € par an
- la prise en charge d’une partie des frais d’inscription : 1 300 € maximum
En contrepartie, l’infirmier libéral doit s’engager, au regard de son projet professionnel, à exercer pendant 2 ans au moins comme IPA au sein d’une structure d’exercice regroupé de la région.
Dans les autres situations, les OPCO (opérateurs de compétences) ont des financements pour ce faire puisque cela relève de la promotion professionnelle, les changements de métier.
Aide aux infirmiers salariés du secteur privé
Des dispositifs de financement sont proposés aux infirmiers salariés du secteur privé pour accéder à la formation IPA.
Il s'agit du compte personnel de formation (CPF) et des dispositifs à mobiliser en lien avec les organismes financeurs de la formation professionnelle. Sont concernés :
- les infirmiers de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale, privée à but non lucratif de l’UNIFAF ;
- les infirmiers relevant des établissements de l’hospitalisation privée à caractère commercial et des cabinets médicaux de l’ACTALIANS ;
- les libéraux du FIF-PL.
Aide aux infirmiers de la fonction publique hospitalière
Les personnels titulaires et contractuels peuvent, dans le cadre des dispositions relatives à la formation tout au long de la vie des agents de la fonction publique hospitalière, accéder à la formation en pratique avancée par :
- le plan de formation ;
- le diplôme IPA est inscrit dans l’arrêté qui fixe la liste des diplômes et certificats du secteur sanitaire et social acquis en fin d’études promotionnelles pour les agents de la FPH, afin de pouvoir être accessible via ce dispositif ;
- le FMEP qui constitue un Fonds mutualisé de financement des études relatives à la promotion professionnelle, géré par l’ANFH ;
- le congé de formation professionnelle, qui relève d’une démarche individuelle et fait l’objet d’un financement par l’ANFH, dans ce cas l’employeur donne une autorisation administrative d’absence au moment de remplir le dossier de financement ;
- le Compte personnel de formation (CPF).