La grossesse nécessite une vigilance particulière à l’égard des médicaments et de la vaccination. L’Agence régionale de santé et l’Omedit Auvergne-Rhône-Alpes ont réalisé, avec leurs partenaires, plusieurs outils d’information et de sensibilisation.
Le groupe de travail réuni par l’Agence régionale de santé et l’Observatoires du médicament, des dispositifs médicaux et des innovations thérapeutiques (OMEDIT) Auvergne-Rhône-Alpes a permis de concevoir des documents de sensibilisation à l’utilisation des médicaments et de la vaccination chez la femme enceinte. Il est constitué de :
- l’Assurance maladie ;
- les réseaux de périnatalité (RPAI, RP2S, RSPA, ELENA et AURORE) ;
- le centre de pharmacovigilance de Lyon ;
- l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) sages-femmes, médecins libéraux, pharmaciens ;
- des associations de patients : Union francophone des patients partenaires, France Asso Santé, Association bien naître et CIANE.
Des fiches d’information et des vidéos ont été réalisées à destination des femmes enceintes et des professionnels de santé. Retrouvez-les ci-dessous et n’hésitez pas à les diffuser !
Les médicaments pendant la grossesse : une vigilance particulière
Lors de la grossesse, l’enfant à naître est lui aussi exposé aux médicaments que peuvent prendre la future maman. Les fiches d’information rappellent l’importance de ne pas commencer, modifier ou arrêter un traitement sans l’avis d’un professionnel de santé, médecin, pharmacien ou sage-femme.
Il est également rappelé que les médicaments, y compris les compléments alimentaires et les huiles essentielles, ne doivent pas être pris sans ordonnance.
Attention aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens
Ils sont contre-indiqués à partir du 6e mois de grossesse, quelles que soient la durée et la voie d’administration. Avant le 6e mois, ils sont déconseillés en raison du risque de fausse-couche ou de malformation du bébé.
Outil pour les professionnels de santé
Téléchargez ci-dessous la fiche "Médicaments et grossesse".
Outils pour les femmes enceintes
Question : Je suis enceinte, les médicaments peuvent avoir des effets sur l'enfant que je porte.
Vrai : le principe actif peut passer de la mère à l'enfant et certains médicaments peuvent présenter un risque. Ce risque dépend : du médicament, de la durée de la prise, de la période de grossesse.
Question : Je prends un traitement au long cours et je viens d'apprendre que je suis enceinte. Je ne modifie pas mon traitement.
Vrai : dans ce cas, prenez rdv avec votre médecin, ne modifiez pas seule votre traitement, informez les professionnels qui vous suivent.
Question : Je suis au 6e mois de grossesse et j'ai un sévère mal de tête. Je peux prendre un Ibuprofène.
Faux : l'Ibuprofène est un Anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) : il a des effets toxiques pour le bébé. À partir du 6e mois de grossesse, les AINS sont formellement contre-indiqués.
Question : Je peux prendre sans risque des compléments alimentaires ou des huiles essentielles pendant ma grossesse.
Faux : la grossesse est un changement d'état : ce qui était consommé avant, même bien connu et toléré, doit être réévalué par un professionnel de santé.
En cas de doute ou de question, demandez conseil à votre médecin.
La vaccination avant et pendant la grossesse
Pour la protection de la mère et du nourrisson, la vaccination est essentielle contre les maladies potentiellement graves (coqueluche, grippe, Covid-19 ou encore VRS). Avant la grossesse, il est ainsi nécessaire de mettre à jour si besoin son statut vaccinal et surtout de réaliser les vaccinations qui ne pourront pas l’être durant la grossesse.
Il est possible de se faire vacciner à différents moments de la grossesse :
Avant la grossesse
Les vaccins à virus vivant atténué sont contre-indiqués pendant la grossesse et nécessitent un délai d’un mois minimum entre la vaccination et le début de la grossesse.
Pendant la grossesse
Les vaccins contre des maladies comme la grippe, la Covid-19 et la coqueluche sont à réaliser au cours de la grossesse :
- pour la grippe : quel que soit le stade de grossesse, avant l’épidémie annuelle ;
- pour le Covid-19 : avant le 1er trimestre ;
- pour la coqueluche : à partir du 2e trimestre (de préférence entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée). Un rappel est à effectuer à chaque grossesse ;
- pour le Virus respiratoire syncitial (VRS) : entre la 32e et 36e semaine d'aménorrhée, entre septembre et la fin de la période endémique. Un délai de 14 jours avec la vaccination contre la coqueluche est préconisé.
Un autre choix de traitement existe également, sous la forme d'anticorps administrés au bébé directement après la naissance.
Pourquoi se faire vacciner pendant la grossesse ?
Au cours de la grossesse, certaines maladies peuvent avoir des conséquences graves pour la maman et son nourrisson : risque d’infection entrainant de possibles complications (pulmonaires, cardiaques, fausse-couche). Les anticorps transmis par une femme enceinte vaccinée à son bébé fournissent les défenses nécessaires, permettant à l'enfant de lutter contre ces maladies dès la naissance en attendant sa propre vaccination.
Outil pour les professionnels de santé
Outils pour les femmes enceintes
Question : Je suis enceinte, je peux me faire vacciner.
Vrai. Pour la plupart des vaccins. Certains vaccins sont même fortement recommandés pour protéger la maman et / ou le bébé : grippe, covid-19, coqueluche, VRS.
Question : Les sages-femmes peuvent vacciner.
Vrai. Votre sage-femme, comme votre médecin, infirmier ou pharmacien peut vous vacciner.
Question : Je ne savais pas que j'étais enceinte et j'ai fait le vaccin ROR (anti-rougeole, oreillons, rubéole). Je dois interrompre ma grossesse à cause des risques de ce vaccin pour les femmes enceintes.
Faux. En cas de vaccination accidentelle contre le ROR pendant la grossesse, informez votre médecin ou votre sage-femme qui vous conseilleront. Cela ne justifie pas une interruption de grossesse.
En cas de doute ou de question, demandez conseil à votre médecin.
Question : Je dois me faire vacciner contre la coqueluche pendant la grossesse.
Vrai. Ce vaccin est recommandé à partir du 2e trimestre pour transmettre à l'enfant les défenses nécessaires grâce aux anticorps.
Question : Il est trop tard pour faire le vaccin contre la coqueluche si j'ai déjà accouché.
Faux. Si la vaccination n'a pas pu se faire pendant la grossesse, elle peut s'effectuer après l'accouchement, y compris si la maman allaite. Pour protéger le nourrisson, l'entourage pourra également se faire vacciner. C'est la stratégie "cocooning".
Question : J'ai déjà été vaccinée contre la coqueluche lors de ma première grossesse. Je n'ai pas besoin de le refaire pour la deuxième.
Faux. Il faut se faire vacciner contre la coqueluche à chaque grossesse afin de transférer des anticorps au foetus en quantité suffisante.
Question : Après la vaccination contre la coqueluche, le bébé est protégé instantanément.
Faux. Pour que le nouveau-né soit protégé, la vaccination doit avoir lieu au minimum 1 mois avant l'accouchement. Le bébé est alors protégé dès sa naissance et sa protection dure au moins 3 mois.
En cas de doute ou de question, demandez conseil à votre médecin.
La stratégie « cocooning », une protection pour le nouveau-né
La « stratégie cocooning » consiste à protéger les nourrissons qui ne sont pas encore vaccinés, en vaccinant leur entourage.
Différentes recommandations s’appliquent en fonction du type de vaccin :
- contre la coqueluche : pour la mère si elle n’a pas été vaccinée pendant sa grossesse et pour toute personne en contact étroit avec le nourrisson au cours des 6 premiers mois.
- contre la grippe : pour la mère ou pour toute personne en contact étroit avec le nourrisson.
- contre la varicelle : pour tous les adultes sans antécédent de varicelle.
- contre la rougeole – oreillons – rubéole (ROR) : pour la mère qui ne serait pas à jour de ce vaccin avant la grossesse, et pour les parents nés après 1980 et n’ayant pas reçu 2 doses de vaccin ROR.
Fiche pour les professionnels de santé
Fiche pour les femmes enceintes
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