Les CPTS en 6 questions
- CPTS Sud Est Grenoblois : 51 000 habitants, 118 professionnels
- CPTS Bugey Sud : 50 000 habitants, 93 professionnels
- CPTS Haute Combraille et Volcans : 18 000 habitants, 160 professionnels
Quelles ont été vos motivations pour créer une CPTS ?
Sylvain Fonte, masseur kinésithérapeute, président de la CPTS Sud est grenoblois : La motivation au départ ça a été vraiment la continuité du travail qui avait été fait en maison de santé pluridisciplinaire. Et la CPTS nous a ouvert sur un territoire un peu plus large que le travail exercé dans notre maison de santé.
Dr Philippe Marissal, médecin généraliste, président de la CPTS Bugey Sud : Enfin, on pouvait être dans une démarche active, locale, correspondre un peu plus à ce qu’espéraient les gens sur un territoire, un bassin de vie. On ne peut pas continuer à travailler tout seul, il faut travailler avec les autres, et pour travailler avec les autres il faut une maille totalement différente d’un simple cabinet indépendant.
Qu'est-ce qui a été facilitant ?
Dr Marissal : On a eu une écoute totale. Et alors ça quand on veut créer ce qu’on appelle un "lien ville-hôpital", c’est très très intéressant.
Dr Etienne Deslandes, médecin généraliste, président de la CPTS Haute Combraille et Volcans : On a aussi pu profiter d’échanges au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec d’autres porteurs de projets. Nous étions plusieurs acteurs à monter des CPTS, à échanger sur les freins, les leviers, ce qui pouvait être facilitant pour monter un projet qui soit fédérateur.
Quels freins avez-vous rencontrés ? Comment les avez-vous dépassés ?
Dr Marissal : Quand on interroge un professionnel de santé, aussitôt ils nous répondent tous pratiquement la même chose : "moi, j’ai pas envie d’être sous la coupe de la Sécu, j’ai pas envie d’être sous la coupe de l’ARS. Si j’ai quelqu’un qui me dit ce que je dois faire, ça me gêne." Pour dépasser ce frein là, on leur a montré effectivement qu’il y avait différentes opportunités dans le cadre de la CPTS pour travailler différemment et partager le travail.
Dr Deslandes : Le principal frein à la mise en place de notre projet initialement a été le manque de temps. Nous sommes tous très pris par notre pratique quotidienne et il a fallu se libérer du temps tout en sachant derrière, on était tous convaincus, que ce temps investi nous permettrait après de gagner du temps.
Quels bénéfices pour vous ?
Sylvain Fonte : La CPTS nous a permis d’ouvrir les portes de l’hôpital qui n’étaient pas ouvertes, par exemple, à la maison de santé. On était trop petits pour discuter avec cette instance-là. Ça nous permet vraiment de favoriser l’interconnaissance avec tous les dispositifs existants sur le territoire. Et chaque mois on découvre de nouveaux dispositifs grâce à cette structure CPTS.
Dr Deslandes : Le fait de se coordonner avec les centres hospitaliers nous a amené une vraie plus value avec des soins qui sont maintenant coordonnés, on peut anticiper les retours, prévoir les soins à mettre en place et l’accompagnement sur le plan social.
Quels bénéfices pour les patients ?
Sylvain Fonte : Le patient bénéficie clairement de la coordination des acteurs du territoire, même si aujourd'hui tout n’est pas visible pour lui.
Dr Marissal : Le but c’est d’apporter ce bénéfice pour le patient d’une offre globale sur un territoire, alors qu’il n’est pas complètement à côté des grands centres de référence.
Un conseil à donner pour se lancer ?
Dr Deslandes : Le premier conseil que je donnerais est de trouver une problématique qui soit pertinente pour l’ensemble des acteurs du territoire. C’est la seule façon pour moi de monter un projet qui puisse être fédérateur.
Sylvain Fonte : Fédérer, Fédérer Fédérer avec l’ensemble des acteurs du territoire c’est vraiment ça qui donne du cœur à la CPTS, du corps aussi à ce projet là.
Dr Marissa : Jetez-vous à l’eau, passez le pas, entrez dans la CPTS !