Bronchiolite : lancement de la campagne d'immunisation des nourrissons et futures mères pour la saison 2024-2025
Une nouvelle campagne d'immunisation contre la bronchiolite touchant principalement les enfants de moins de 2 ans est lancée en amont de la prochaine saison épidémique. Cette année, un vaccin est désormais proposé aux femmes enceintes en complément des traitements préventifs dont le Beyfortus.
Une nouvelle campagne d'immunisation pour poursuivre les impacts positifs observés l'an passé
Après une saison épidémique 2022/2023 de forte intensité ayant conduit au passage aux urgences de plus de 10 000 enfants de moins de 2 ans (3500 hospitalisations) en Auvergne-Rhône-Alpes, la campagne d'immunisation lancée fin septembre 2023 visait à apporter une réponse préventive adaptée face aux enjeux sanitaires.
En effet, il s'agissait de protéger les nouveau-nés et nourrissons des risques d'infection au virus respiratoire syncytial (VRS) responsable de plus de 80% des cas de bronchiolite en facilitant l'accès aux traitements préventifs par anticorps monoclonaux, et ce, dès la maternité.
Menée de septembre 2023 à février 2024, les études menées par Santé publique France et l'Institut Pasteur estiment que cette campagne a permis d'éviter 5 800 hospitalisations pour bronchiolite après passage aux urgences en France soit 23% de réduction par rapport à la précédente saison épidémique. En Auvergne-Rhône-Alpes, la saison épidémique 2023/2024 aussi été moins forte que celle 2022/2023, potentiellement en lien avec cette campagne de prévention.
Forte de ces premiers résultats encourageants, une nouvelle campagne d'immunisation est lancée pour la saison 2024/2025 pour poursuivre les avancées réalisées l'année passée.
La stratégie préventive retenue pour la saison 2024-2025
Alors que la campagne d'immunisation organisée en 2023-2024 avait vu la mise en place d'un nouveau traitement par injection pour les nouveau-nés (Beyfortus), la stratégie préventive retenue pour la saison 2024-2025 prévoit désormais de cibler également les femmes enceintes en complément.
Un nouveau vaccin (Abrysvo) est désormais proposé aux femmes enceintes éligibles à la vaccination durant leur 8ème mois de grossesse lors de la campagne d'immunisation qui se déroulera de septembre 2024 à janvier 2025. Ce nouveau dispositif permet de protéger de manière passive les nouveau-nés dès leur naissance et jusqu'au au 6 mois grâce au transfert d’anticorps maternels et offre une solution complémentaire permettant aux parents de choisir une stratégie qui ne nécessite pas d'injection à leur nouveau-né.
Les premières études (étude Matisse) menées sur le vaccin Abrysvo évaluent une réduction des risques d'infections respiratoires sévères liées au VRS de 81,8 % à 3 mois et de 69,4 % à 6 mois pour les nouveau-nés.
Ce vaccin offre donc une nouvelle perspective dans la stratégie de préventive en complément des deux traitements par anticorps monoclonaux proposés antérieurement.
La Haute autorité de santé (HAS) n’exprime aucune préférence entre les deux stratégies « vaccination maternelle avec Abrysvo » et « immunisation des nourrissons par l’anticorps monoclonal nirsevimab (Beyfortus) » dans le cadre de cette nouvelle campagne d'immunisation.
La HAS préconise de privilégier l’injection du Beyfortus à la vaccination des femmes enceintes dans trois situations lorsque :
- la vaccination ne sera probablement pas efficace pour protéger le nouveau-né (nouveau-nés prématurés, intervalle de moins de 14 jours entre la vaccination de la mère et la naissance de l'enfant) ;
- la future mère a été précédemment vaccinée et qu'il s'agit d'une nouvelle grossesse (absence de données disponibles sur la sécurité et l’efficacité d’une dose additionnelle de vaccin) ;
- la future mère est immunodéprimée (absence de données d’efficacité et d’immunogénicité du vaccin dans cette population).
Pour mener à bien cette campagne d'immunisation, le dispositif s'appuie à nouveau sur les professionnels de ville (médecins, infirmiers, pharmaciens et sages-femmes) pour la vaccination des femmes enceintes et des nourrissons mais également sur les établissements de santé invités à vacciner tous les nouveau-nés à partir du 15 septembre 2024.
Les professionnels de santé de ville sont également invités à réaliser des rattrapages sur les nourrissons nés après le 1er janvier 2024 qui n'auraient pas reçu de dose avant le potentiel pic épidémique de novembre prochain. L'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes détaille pour cela les informations utiles à la mise en place de la campagne de prévention de la bronchiolite à destination des professionnels et établissements de santé de la région.
Pour cette nouvelle campagne, 600 000 doses de Beyfortus sont prévues pour couvrir les besoins formulés et lutter contre la bronchiolite, soit plus du double de l'an passé.